di Elena Nicolai [*]
Qu’est-ce que la Tunisie peut nous révéler à travers son art visuel et son artisanat?
En premier lieu, on voit qu’il y a des liens sensibles et très importants entre ces deux domaines de la création artistique et de la tradition culturelle tunisiennes [1], et que la création artistique a toujours une dimension transcendantale qui permettre de saisir l’esprit de ce pays.
«Thanks to their images, customs and traditions, arts and crafts, the socio-political situation and above all the spirit of the Tunisians have transcended the borders of the country and have allowed us to understand more and more the essence and contradictions of a country that is sometimes mistreated, but still fascinating» [2].
On verra aussi dans le prochain salon de la création artisanale [3] (1-10 mars 2024), que l’art et l’artisanat contemporaines tunisiens aiment regarder en avant, sans oublier leurs racines traditionnelles mais avec une nouvelle prise de conscience de leur rôle et de leur potentialité moderne(s).
Pour mieux comprendre ce que les artistes tunisiens contemporaines veulent exprimer à travers leurs œuvres, on a posé des questions à deux interprètes significatifs de la scène artistique tunisienne dans deux différents domaines: ce de l’art pictural et sculptural et, d’autre coté, ce de la poterie en céramique.
Le premier témoin dans notre entretien est le Professeur Saber Sahraoui [4], qui enseigne à l’Institut Supérieur de Beaux-Arts de Tunis, sculpteur et peintre; ensuite, on a rencontré Sonia Ben Slimane [5], jeune céramiste depuis 2020 à La Marsa, diplômée à l’Institut Supérieur de Beaux-Arts de Nabeul en arts plastiques.
Le Professeur Sahraoui nous donne une interprétation très intéressante du rôle des artistes tunisiens et de la parabole de l’art tunisien, des thèmes qu’il aime proposer à travers ses créations et ses sources d’inspiration, et aussi nous décrive le scenario artistique tunisien contemporaine.
Par ailleurs, la jeune artiste Sonia nous raconte la transformation de sa vie quand elle a décidé de croire en soi et en son potentiel suivant ses rêves et se dédier à la poterie en céramique.
Dans cette angulation, on peut mieux comprendre les différentes inspirations et âmes de l’art e de l’artisanat tunisiens contemporaines.
Saber Sahraoui: «l’art, c’est qui résiste » …
Quel est le rôle de l’artiste, selon vous, dans la société moderne?
A mon avis, et tout d’abord, il faut parler de «société contemporaine» et pas de «société moderne».
Dans le domaine de l’art en général, on peut se référer à l’art antique, puis à l’art moderne, et ensuite à l’art contemporaine. Donc, comme expliqué précédemment, je peux parler du rôle de l’artiste dans la société contemporaine.
Pour ce qui me concerne, l’artiste est un élément fondamental, une partie indissociable de sa société ; on peut aussi le définir comme son espoir essentiel. En fait, l’artiste innove et collabore avec la société et il est toujours affecté par les influences politiques, sociales et géographiques qu’elle génère, et même par les évènements dans une société en particulier. Effectivement, on voit que chaque société a ses propres péculiarités. Par conséquence, l’artiste se trouve toujours dans cette friction continue entre tous les bouleversements de la société; ce n’est pas possible qu’il en soit séparé, tout en gardant, bien sûr, son propre point de vue.
Je crois que le binôme art-vie soit le binôme fondamental dans toutes les expressions des arts plastiques; c’est grâce à ces dernières que chaque artiste peut adopter une approche personnelle pour s’exprimer, mais pas de manière directe: à mon avis pour ne tomber pas dans la directivité de l’art, qui présente les problématiques d’une façon très basique et directe, jusqu’à proposer un plat fichu à l’interlocuteur, en lui privant d’un effort pour décrypter et analyser l’œuvre en relation avec la société contemporaine.
Pensez-vous que l’art tunisien est un modèle pour les artistes internationaux?
En vérité, s’on parle de l’art contemporaine, on aperçoit qu’elle a pris une nouvelle direction depuis un temps non négligeable, et dans un important élan d’expérimentations au niveau mondial ; quand je dis «au niveau mondial» je me réfère aux expérimentations européennes, arabes, des Etats Unis d’Amérique, et de différents coins dans le monde.
Or, on peut parler d’art universel ou d’orientation globale dans la réception de certains éléments essentiels et leur diffusion, ainsi comme dans la relation entre l’opération artistique et l’apparition des social media (FB, Instagram, website, etc.). En réalité, c’est devenu très facile de transporter les créations artistiques dans régions qui sont distants plusieurs km du pays où elles se trouvent.
Finalement, ça peut être aussi la source de l’élan des artistes ou la source de leur intérêt. Tout cela, nous permet de parler d’universalisme. En Tunisie, par exemple, et ça c’est un phénomène moderne et nouveau, maintenant apparaissent nombreux noms: nous avons artistes fameux à niveau mondiale et, bien entendu, en Tunisie.
L’universalisme, c’est quand on est présente dans les œuvres en plusieurs pays du monde, ou quand on est connu dans nombreux pays du monde. On a beaucoup de noms fameux ici en Tunisie, qui appartiennent soit à l’ancienne qu’a la nouvelle génération. Par exemple, on peut nommer entre les autres Neja Mahdaoui [6], qui travaille pendant longtemps dans le domaine de la calligraphie arabe ; un grand nombre de ses œuvres se trouvent dans le monde entier, et grâce à ses nombreuses peintures sur divers équipements comme par exemples les avions, que cet artiste est devenu célèbre.
Je veux aussi recorder dans la nouvelle génération « Al-Sid », un jeune artiste qui s’occupe également de la calligraphie arabe et a une très grande réputation parce qu’il est fameux internationalement.
Ainsi, dans le domaine du dessin on peut mentionner entre la nouvelle génération le jeune artiste « Thamir al- Majry » qui compte plusieurs et diverses expositions dans nombreux musées dans le monde entier : en Amérique, en France. Il y a donc une nouvelle prise de conscience et une nouvelle orientation : l’artiste tunisien est devenu plus consciente de la nécessité de s’ouvrir à la commercialisation de ses œuvres artistiques. Très important est aujourd’hui le rôle des galeristes dans différents pays, en Europe et dans le monde arabe comme Doubaï et autres pays qui sont devenus le centre des plus grandes et plus importantes expositions des Beaux-Arts et qui contribuent à rendre célèbres les artistes et la circulation de leurs œuvres.
Quel est votre objectif/ le message que vous aimeriez exprimer à travers votre travail?
Évidemment, c’est une question très importante, car l’artiste a toujours une orientation et un objectif bien précis. Je crois que, comme dit l’éminent penseur français Gilles Deleuze, «l’art, c’est qui résiste», et donc l’artiste se trouve toujours dans un acte de résistance : un acte de résistance à divers phénomènes qui peuvent se produire au niveau social, politique et humain. On peut le considérer comme un fardeau, un poids sur le dos de l’artiste mais, si on veut en parler comme d’une responsabilité ou d’un poids ou d’une délicieuse malédiction, il faut aussi noter que l’artiste s’amuse et aime ce que qu’il crée, qu’il est le porteur et le détenteur d’un sujet spécifique, qui peut être pas très compliqué et qui concerne à lui seul en tant qu’être humain. A mon avis, par exemple, l’être humain est un sujet essentiel et un thème fondamental dans mes créations et j’essaie de le présenter d’une manière personnelle; en général, cette thématique n’apparaisse pas de façon très jolie dans mes tableaux mais est le signe distinctif des personnages et, à travers d’eux, j’essaie d’attirer l’attention du spectateur ou de l’intellectuel et de reproposer ce thème d’un point de vue nouveau.
On trouve trace de ça dans les titres des œuvres, par exemple: «racines», «primordial», «tache de vie», «espace de vi ».
De la même façon, l’utilise des animaux comme des personnages en leurs relation avec les humains, c’est la fusion que j’essaie toujours de souligner ; autrement dit, j’essaie de mettre en évidence qu’il faut revenir à nos origines, sans perdre notre élan dans les machines et le bâtiments an cément.
Ce chaos, petit à petit, nous fait perdre notre humanité. On trouve prouve de ça même dans les guerres et les dévastations dont le monde souffre: l’homme est devenu l’ennemi de l’homme.
Y a-t-il un lien entre la civilisation arabo-islamique et votre art ? Et comment évaluez-vous la durabilité de ce fil, ou de ce lien?
En toute sincérité, il y a un lien, et c’est l’empreinte essentiellement des artistes tunisiens et arabes, dans la dimension où on embrasse nombreux témoins méritoires et nombreux événements subséquents (guerres, révolutions, etc.) qui frappent la société arabe. Ensuite, il y a aussi l’histoire, car la Tunisie garde une partie très considérable de l’héritage arabe et musulman, grâce aux sites archéologiques qui possède, et les muséums où on organise toujours des expositions de ces antiquités, ou les maisons d’art.
Ce ne serait pas possible qu’il n’y ait pas d’influence, même non visible, dans mes œuvres : par exemple, parfois dans l’usage de l’écriture dans la structure du dessin, ou parfois en la structure du tableau. Autrefois, en l’excentricité ou en la composition dans mes tableaux de certaines signes ou symboles qui se connectent avec la culture arabe et islamique. Cependant, on ne peut pas dire que ce soit la principale source d’inspiration ou que soit très présente dans mon œuvre. Je crois que mon travail d’artiste a une approche universelle, antérieur à tout moment et lieu, ouvert à tout moment et à tout lieu. En général, le sujet et la forme humaine sont antécédent à l’humain, comme déjà expliqué, mais demeurent toujours dans l’identité arabe et géographique ou dans l’influx des avènements et des thèmes qui doivent être présents. Portant, ils ne sont pas influences ou thèmes principaux dans mes œuvres.
Quels sont les sujets que vous aimez et que vous préférez aborder à travers votre travail?
En général, le pivot, l’effort le plus important que j’essaie toujours de faire dans mes œuvres c’est essentiellement de représenter l’humain, et les animaux, et ainsi les sciences et, en particulier, les sciences naturelles, et l’archéologie, dans le but de donner des images séduisantes et attrayantes en les éployant dans mes œuvres, sculptures et tableaux, ou à travers mes dessins. Les muséums, des sciences naturelles ou bien d’archéologie ou d’histoire, sont toujours la source de mon inspiration, pour mes sculptures et mes dessins, pour leurs caractéristiques et pour les témoins matériels qui prennent la forme de la gravure, de l’écriture, des animaux et de l’être humain, témoins de l’ancienne vie de tous les jours, ou de certains lieus où vivent les animaux en contact avec les humains. A mon avis, ce sont des rêves, comme dans un rêve éveillé dont on se souvient à travers les choses.
Je pense qu’il est inaccessible que ces images passent normalement, il faut qu’elles soient enracinées dans la mémoire et que passent des sources générales aux sources pratiques des tableaux et de la pratique artistique, qui prennent leur particularité de la nature ou de la manière avec laquelle sont traitées. Ensuite, je ne peux pas oublier la vie de tous les jours en général ; son influence est bien représentée dans mes travaux à travers des personnages, qui miment les sons, les mouvements dans l’espace de la vie quotidienne. En conséquence, on verra que je fais quelque chose de similaire à la photographie numérique, je prends des images afin qu’elles soient préservées et s’incarnent dans des œuvres originales, différentes de ce que font les autres. Une autre chose très importante, les titres de mes œuvres : en fait, ils sont dérivés des sciences ou des personnages des films ; parfois ils sont aussi nommés d’après un livre.
Là, je veux aussi souligner qu’il y a des thèmes récurrents, ou des motifs principaux qui sont toujours représentés dans mes travaux et, parfois, il y a un lien entre les titres des livres, quelle qu’en soit l’importance, et le sujet ou le titre de l’œuvre.
D’après votre expérience, considérez-vous que l’art tunisien ai une place digne / respectée en dehors de la Tunisie?
A mon avis, l’art tunisien a une historie très ancienne, qui comprend au moins trois générations d’artistes visuels et se caractérise par de nombreuses expériences révolutionnaires qui confèrent à l’art visuel tunisien son originalité artistique. La plus grande preuve en est le crédit accordé aux artistes pour leurs travaux, qui comprennent des milliers de sculptures et des dessins ; malheureusement, les musées d’art moderne ne sont pas en mesure de les accueillir tous, ils se préparent et un jour nous verrons les musées d’art moderne tunisiens collectionner et exposer les différentes générations d’artistes et mettre en lumière leur travail.
Également, l’art tunisien dans le monde et, notamment, dans ces derniers temps, s’a fait connaitre à travers l’ensemble des jeunes artistes et, grâce à leur force dans la représentation des événements de la vie moderne et le dialogue avec l’extérieur, a gagné une très bonne réputation à l’étranger également. Les artistes de la génération précédente, plus vieux, et leurs performances, ont réalisé des travaux couronnés de succès en Tunisie et à l’étranger.
Finalement, la plus grande preuve en est la réputation dont ils jouissent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, et ça ce fait est nouveau.
Et pour terminer, je crois que spécialement les jeunes artistes tunisiens de la nouvelle génération doivent fournir un grand effort pour se faire connaitre de plus en plus. Personnellement, j’espère de voire des milliers er milliers des artistes tunisiens dans les muséums et les expositions internationales.
Nous savons très bien que la civilisation et la culture tunisiennes sont une merveilleuse mosaïque d’intégration entre les différentes civilisations qui se sont succédé dans le pays, est-ce que votre art et vos peintures en gardent une trace ?
Comme vous avez déjà souligné dans votre question, il n’y a aucun doute que la Tunisie soit un carrefour des civilisations qui se sont succédé au fil du temps: nous entendons les numidiens, les byzantins, ou bien Carthage; nous entendons aussi la civilisation arabe et islamique, et les autres nombreuses civilisations qui se sont succédé sur le territoire et ont laissé leurs traces et influences dans les bâtiments, l’architecture, ou sur le peuple tunisien. Je me réfère à tout ce qu’a formé la structure et les racines du peuple et de la civilisation qu’a prospéré en Tunisie avec plusieurs et diverses caractéristiques, sa propre histoire qu’on ne peut pas ignorer.
Bien sûr, tout ça se trouve dans mes tableaux puisque les muséums tunisiens, les sites archéologiques et les maisons etc. sont témoignages avec lesquelles nous sommes toujours en contact et nous influencent même de manière inconsciente, sans que nous le souhaitions : elles sont présentes en elles-mêmes ou en tant que éléments du style. Parfois, dans les œuvres des artistes tunisiens présentées à l’étranger, l’observateur étranger découvre cet aspect profond dans leur pratique artistique et leurs tableaux, et qui est introuvable dans les œuvres des artistes d’autres pays.
Et il ne faut pas oublier que la Tunisie est un mélange: on parle de Carthage mais, dans le même temps, on parle aussi de l’empreinte d’Afrique et ça parfois est gardé dans les œuvres des Tunisiens.
Pour compléter la réponse à votre question, en ce qui concerne l’art italien, je pense que lorsqu’ on parle de l’art italien on se réfère aux statues, les incisions, les marbres et les mosaïques, la céramique… En fait, la Tunisie garde plusieurs artéfacts romains que nous influencent depuis l’école. Par exemple, les statues de certaines personnalités romaines incarnent des thèmes et des influences qu’incontestablement, de façon directe ou non, on peut retrouver dans les styles, les techniques, jusqu’aux thèmes proposés. Il ne faut pas oublier que nombreuses maisons à Tunis sont réalisées à la manière et dans les styles italiens et le trait particulier dans les gravures et les décorations est gardé dans la mémoire sur laquelle se fonde parfois la pratique artistique.
Sonia Ben Slimane: «Dans cette merveilleuse matière ”l’argile” je me trouve»
Comment vous vous décririez?
Qui suis-je? Sonia Ben Slimane, céramiste depuis juin 2020, une reconversion professionnelle que j’ai appliquée au moment où le monde entier était en pandémie. C’est là où je me suis rendu compte que c’est bien le moment de faire ce qu’on aime et je suis parti pour le rêve de jeune fille…
Je veux en bref parler de mon parcours et de ma formation: diplômée de l’institut supérieur d’administration des affaires spécialité import-export en 2005, et ayant suivi différentes formations professionnelles en informatique, logistique et management, J’ai pu réaliser mon rêve et intégrer l’école de beaux-arts; ensuite, J’ai obtenu mon Master professionnelle en arts plastiques spécialité Céramique à l’Institut Supérieur de Beaux-Arts de Nabeul en septembre 2022. Je suis ainsi formatrice et animatrice des ateliers en poterie céramique pour enfants et adultes.
Encore un mot su «Le concept ZOUBA»: laisser la main libre, voir ce que notre âme va nous donner et où va nous ramener. Sans limites sans règles… Pas de lois ni jugements sauf des gestes techniques et des séquences à respecter au niveau matière et cuisson. Seule la Nature qui m’inspire, forme, couleurs, textures… Tout ce qu’il y a d’harmonieux et de merveilleux… Mon esprit créatif est là.
Ma philosophie est très simple: J’aime la liberté, l’illimité… Dans cette merveilleuse matière «l’argile» je me trouve. J’aime transmettre ma joie, mon amour et donner une vie et envie grâce à des pièces trop loin d’être ordinaires des pièces uniques faites à la main amoureusement et soigneusement avec un aspect sauvage Naturel. Tout ce que je fais vient du cœur.
La céramique est un matériau très malléable, où on peut imaginer chaque fois une nouvelle réalité. Qu’est- ce- que vous prouvez quand vous travaillez à vos créations?
Du moment que je prends l’argile en main, et je commence le modelage manuel (je ne travaille jamais avec la tour) je sens vraiment le vrai sens de liberté, la liberté de faire je que je veux.
Vos œuvres révèlent les traditions tunisiennes ou vous vous inspirer plus à des techniques et thèmes modernes?
Pas du tout! Je ne me suis jamais inspirée des traditions tunisiennes, j’ai voulu faire quelque chose de différentes, n’y a pas mieux que la nature, tous ce qui végétale floral, ciel et mer entre couleurs formes textures et empreintes, c ‘est là que je me trouve.
Votre art est appréciée plus à l’extérieur ou en Tunisie ? Pourquoi, selon votre avis?
Au début ma clientèle était plus des étrangers qui vivaient La Marsa, le Bonlieu Nord de la Capital Tunis, et petit à petit et de bouche à oreille je commence à recevoir de la clientèle locale d’un certain niveau culturel et financier. Et, après ma première participation à la foire de l’artisanat l’année dernière, qui est la seule et plus grande foire d’artisanat en Tunisie, les gens ont découvert la marque le style et ils commencent maintenant à changer leurs habitudes. Les gens osent maintenant à composer leurs vaisselles en mélangeant plusieurs couleurs.
Les couleurs utilisées dans vos œuvres traduisent vos émotions?
Absolument, c’est mes couleurs préférées pour moi, les couleurs: c’est la vie et c’est le concept de redonner la vie à la table et de partager de bon moments autours des couleurs.
Vu que l’Italie et plus précisément la Sicile a des traditions dans l’art de la céramique, est-ce que vous pensez parfois à la tradition de la céramique italienne pour réaliser vos pièces d’art?
Oui, en fait j’ai découvert la céramique de Sicile lors de mon stage dans une grande société à Nabeul la première ville en céramique en Tunisie; le propriétaire de la société faisait de l’exportation en Sicile de tous ce qui est pots, plats et les vases mauresques.
Ça m’a inspiré e je lancerai un projet dans cette prospective et probablement en changeant la technique de décoration.
L’art peut-elle créer un pont entre les différents pays de la Méditerranée? Est-ce que vous y croyez?
Bien sûr ! L’art est la langue universelle qui nous permet d’éliminer toutes les distances, de mon côté mes pièces ont déjà commencé à voyager, j’ai pu conquérir des clients en Italie, le sud de la France, et ainsi une bonne partie à Paris et à Bruxelles!
Dialoghi Mediterranei, n. 66, marzo 2024
[*] Abstract
La Tunisia vanta generazioni di artisti impegnati nelle più differenti sperimentazioni: la nuova generazione si fa strada accanto ai grandi nomi del passato e, grazie ai social media e a una maggiore attenzione da parte dei galleristi internazionali, guadagna una posizione sempre più consolidata nel panorama artistico mondiale. Pur non dimenticando mai il legame con il proprio passato e la congerie di civiltà e culture che si sono avvicendate sul territorio, l’arte tunisina nei più svariati campi è portatrice di impulsi innovativi e tratti unici e moderni. Abbiamo intervistato il Prof. Saber Sahraoui, che ci ha fornito una preziosa testimonianza sulla genesi delle sue creazioni ma anche una doviziosa descrizione del ricco orizzonte artistico in Tunisia. In seguito, abbiamo chiesto ad una giovane ceramista e artigiana, Sonia Ben Slimane, di raccontarci i motivi che l’hanno spinta a seguire i suoi sogni e ad aprire il suo atelier.
Note
[1] Cfr. ad es. https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/01/22/a-tunis-l-exposition-hirafen-tisse-des-liens-sensibles-entre-art-contemporain-et-artisanat_62
[2] https://www.istitutoeuroarabo.it/DM/through-the-lens-contemporary-photography-in-tunisia/
[3] https://www.facebook.com/SalonCreationArtisanaleTunisie/ ; https://saloncreationartisanale.com/
[4] https://www.instagram.com/sahraoui9303?igsh=MXJ0MTRnNjR6NTUxNw==
[5] https://www.instagram.com/the_ceramic_studio8?igsh=MWdtcTdrNWdseHAwdw==
[6] https://archeologiavocidalpassato.com/tag/nja-mahdaoui/
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Elena Nicolai, dottoressa di Ricerca in Italianistica e in Filologia Classica, si è poi specializzata in migrazioni e politiche sociali a Ca’ Foscari. Ha pluriennale esperienza nell’ambito della Cooperazione Internazionale in vari Paesi, tra cui Pakistan, Togo, India, Tunisia; è stata consulente presso la sede AICS Somalia, Mogadiscio. È docente di Pedagogia Interculturale nel Corso di Specializzazione per le attività di sostegno agli alunni con disabilità presso UNINT e, per il terzo anno consecutivo, membro della commissione ministeriale per l’abilitazione al sostegno presso il medesimo ateneo. Fra i suoi ultimi lavori scientifici ricordiamo: Clorinda e Le Mille e una Notte: donne, distopie identitarie islamiche e pratiche di inclusione, in Pluralismo confessionale e dinamiche interculturali: le best practices per una società inclusiva, a c. di A. Fuccillo e P. Palumbo, Editoriale Scientifica 2023, Napoli: 879-901; Breviario pakistano: mappe interculturali e prospettive pedagogiche (2022); L’Almagesto arabo: alcune note sulle traduzioni greco-arabe di al-Ḥağğāğ e di Isḥāq ibn Ḥunayn-Ṯābit ibn Qurra, QSA (2018).
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